La machine tient tête aux meilleurs champions d’échecs. Il y a quelques semaines, la machine a battu 4 à 1 le champion de go. Les drones Américains renseignent et mènent des frappes ciblées. Les drones français font de même. Nous nous sommes habitués au long des reportages de télévision à voir des petits robots mener des opérations de déminage. Le robot n’est plus un sujet de science-fiction. Il est là.
Il pose de vrais problèmes éthiques ou, pour employer le langage militaire, de doctrine d’emploi.
Son usage sur le champ de bataille est durable. Il permet de préserver la sécurité des combattants. Il peut économiser la tâche des hommes par exemple en matière de surveillance. La Corée du Sud aurait mis en œuvre sur sa frontière des automates capables de surveiller, d’émettre des ordres d’arrêt (des semonces) et de tirer à défaut. L’armée française souhaiterait disposer de robots de reconnaissance après avoir pris de grands risques pour explorer les grottes au nord Mali.
N’en doutons pas, la voiture autonome, la « Google car », aura des applications militaires. Les américains de Boston Dynamics auraient réalisé un robot qui serait capable de se relever.
Convié à réfléchir avec industriels, officiers supérieurs et d’autres collègues intéressés par les questions de défense, je ne peux que partager l’idée suivant laquelle la première règle de la défense est l’adaptation.
Si le robot est une réalité du champ de bataille, il doit être soumis à des règles et à des limites.
La première est que l’homme décide. Le robot, comme toute intelligence artificielle, doit aider à la décision mais la décision ne peut pas être automatisée, elle est le propre de l’homme. Ne mélangeons pas virtuel et réel.
La deuxième serait que la décision militaire soit d’abord et toujours politique. La décision permet l’engagement. Quand une Nation engage ses fils, elle doit les protéger et c’est elle qui doit décider. L’homme doit rester « au contact » des actes qui fondent le combat.
La chaîne de commandement sera manifestement impactée. Je laisse chacun imaginer les problèmes de responsabilité ou de risques de détournement par l’ennemi.
En général, et aussi en matière de défense, la politique de l’autruche serait catastrophique.
Notre pays doit accepter de se poser la question de la place des robots dans nos armées, des risques afférents, de la conduite des opérations militaires, des risques à ne pas dépasser.
L’homme doit rester au centre du processus opérationnel et décisionnel. Finalement, quels que soient les sujets , la conclusion est toujours la même.
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