Rencontre avec Xavier Ichard, Maire de Montirat

Rencontre avec Xavier Ichard, Maire de Montirat et moment d’échanges pour la première édition du festival Honoré de Balzac qui se tiendra les 18 et 19 mai prochain. 

En quoi la mémoire d’Honoré de Balzac est importante pour vous et pour la commune de Montirat ?

L’ouvrage de Jean-Louis Dega, La Vie prodigieuse de Bernard-François Balssa, paru en 1998, a mis en relief les liens entre les Balssa de la vallée du Viaur et Honoré. Cet aspect de la vie de l’écrivain était généralement ignoré. Balzac lui-même ne l’a pas évoqué dans son œuvre pourtant considérable. Il m’a semblé indispensable qu’un événement local le consacre, non seulement pour la commune, mais aussi pour le Tarn et l’Occitanie. La notoriété de Montirat en bénéficiera, ce à quoi je suis évidemment sensible, comme mes collègues élus et la population (263 habitants). C’est un atout supplémentaire pour le Ségala et l’ensemble de la région : la référence à Balzac et à ses ancêtres constitue à mon avis un élément significatif de l’action culturelle dans le domaine du tourisme en milieu rural. C’est une façon, bien sûr modeste, d’illustrer les observations du ministère de la culture concernant le thème « Culture et ruralité ».

Qu’avez-vous prévu pour le festival Honoré de Balzac 2024 ? 

L’animation portant sur deux journées, nous avons cherché à proposer des activités diverses marquées par le souci d’évoquer la période au cours de laquelle Bernard-François Balssa et son fils ont vécu. Le samedi 18 mai, un élément important du festival reposera sur un échange entre Jean-Louis Dega et Hassan Aslafy. Il sera suivi de plusieurs tables rondes dont les sujets vont sans doute susciter la curiosité du public : « Jean Boudou, l’Occitanie et Balzac », « Le fantastique dans l’œuvre de Balzac », « Quels liens possibles entre la vallée du Viaur et le fantastique balzacien ? ». Un spectacle est programmé en soirée à Canezac, sous la forme d’un dialogue entre Bernard-François Balssa et son fils. 

Le dimanche sera consacré, le matin, à une visite des lieux emblématiques liés à la vie de Bernard-François Balssa à Montirat au milieu du XVIIIe siècle. Cette promenade guidée précédera un « banquet balzacien » qui rassemblera les convives dans la salle des Sébiès à partir de 13 heures : ce sera l’occasion d’apprécier des produits locaux et des plats d’inspiration balzacienne. Ce moment privilégié comportera des intermèdes, une scénographie et des costumes. Des animations, notamment musicales, une exposition, des stands de libraires et de producteurs locaux, figurent enfin au programme du festival dont je tiens à souligner le caractère populaire.

Comment voyez-vous l’avenir et comment la mémoire d’Honoré de Balzac pourrait vous aider dans la mise en valeur de la commune ?

Des universitaires, la Société des amis de Balzac, la Maison Balzac à Paris, le musée Balzac de Saché, en Touraine, ont manifesté leur soutien à notre projet de festival « Balzac, le fantastique et la vallée du Viaur ». Cela constitue pour nous un encouragement en vue de pérenniser la manifestation. Le succès espéré pour la première édition devrait favoriser l’organisation d’un nouvel événement en 2026. 

Nos objectifs sont les suivants : remettre à jour les racines occitanes de la vie et de l’œuvre de Balzac ; insérer l’Occitanie et Montirat dans le référentiel culturel national lié à l’auteur de la Comédie humaine ; avec la participation des habitants et acteurs locaux, valoriser et promouvoir le patrimoine méconnu, à la fois matériel et immatériel, reliant l’histoire de Balzac à l’Occitanie ; faire de ce patrimoine local et rural d’une localité enclavée un levier de développement sur les plans économique, culturel et touristique, ainsi qu’un ressort de notoriété régionale et nationale ; créer une dynamique d’attraction touristique et culturelle. L’association « Festival Balzac », constituée récemment, présidée par Hassan Aslafy et dont Jean-Louis Dega est le membre d’honneur, est appelée à jouer un rôle essentiel dans cette perspective.

En associant le nom d’Honoré de Balzac à Montirat, par l’intermédiaire de son père et des Balssa de la vallée du Viaur, le festival peut selon nous favoriser l’émergence d’une image nouvelle et attractive de Montirat. Ce qui conduira les élus de la commune à développer d’autres actions dans le domaine de la culture et du tourisme.