Le Sénat alerte sur le désastre du Brexit


 À quelques jours de la date fixée pour la sortie du Royaume-Uni de l’UE, le 31 octobre 2019, la plus grande confusion continue de régner. Vous trouverez en cliquant ici, une note d’actualité suite au vote de la chambre des communes de Westminster du samedi 19 octobre. 

Le Sénat s’inquiète du « désastre » du Brexit, surtout sans accord, au bilan perdant-perdant, et pointe un risque d’éclatement du Royaume-Uni, dans un rapport publié par Christian Cambon et Jean Bizet, co-présidents du groupe de suivi sénatorial chargé du dossier.

Dans un rapport sur « le désastre d’un Brexit sans accord », le groupe de suivi du Sénat livre une analyse sans concession des trois années écoulées depuis le référendum du 23 juin 2016.

La décision britannique de sortie de l’UE a déjà eu un coût important pour l’Union, les États-membres, les entreprises et les citoyens. La facture pourrait s’alourdir si le Royaume-Uni décidait de sortir brutalement, sans accord ordonné. Au-delà du casse-tête de la frontière irlandaise, les sénateurs estiment que la question écossaise pourrait être relancée. Enfin, le rapport met l’accent sur l’urgence à engager la réflexion sur la relation future entre l’Union et le Royaume-Uni lorsqu’il sera, demain, un État tiers, en particulier en matière de défense et de sécurité.

« Le Brexit est un contre-sens géostratégique, politique et économique » déclare Christian Cambon . « Notre rapport alerte sur le risque d’éclatement d’un Royaume plus désuni que jamais : à notre sens, le Brexit ne pourra que relancer la question de l’indépendance écossaise. »

« La facture économique sera élevée, pour la France comme pour le Royaume-Uni. Pêche, agriculture, finances, industrie, transport sont en première ligne, comme les régions Hauts-de-France, Normandie, Bretagne. 4,5 millions de citoyens sont pris en otage. L’indispensable relance de l’UE a pris du retard. Les débats autour du Brexit ne reflètent plus que les seules divisions internes du Royaume-Uni et épuisent l’énergie et la patience des 27 États membres. Il est temps d’en finir, mais de manière ordonnée » juge Jean Bizet.

Le Sénat attire aussi l’attention sur le risque d’un accord à la va-vite et sur la nécessité, pour l’Union européenne, de rester ferme dans la négociation quant à l’équité concurrentielle comme condition préalable à tout accord futur de libre-échange.