Dans pratiquement toutes les communes rurales de notre département, tous les collègues indiquent que les biens vacants ont été vendus.
Le sentiment général est qu’il y a un retour vers la ruralité post COVID 19.
Ce sujet me paraît central pour l’évolution de notre département.
Le Tarn a tellement subi l’effet métropolisation au bénéfice de Toulouse depuis des décennies qu’il est essentiel de savoir si nous avons ou non inversé le mouvement en fonction de priorités différentes de nos concitoyens. Est-ce qu’une forme de « vivre mieux » conduit à quitter les grandes villes pour venir vivre soit dans notre ruralité, soit dans le périurbain, voire nos petites villes ou nos villes moyennes ?
Cette question se pose nationalement et le gouvernement a confié une étude, à mon sens très intéressante, à des universitaires et des praticiens.
Consulter l’étude « exode urbain un mythe et des réalités »
Les résultats sont assez perturbants et ce n’est pas la première fois que je lis de telles analyses. Nos géographes et sociologues contestent la réalité du départ des habitants des métropoles vers les communes rurales contrairement à ce que nous pensons ressentir dans notre département. Pour eux, il n’y a pas de grande différence entre le « monde d’avant » et le « monde d’après ».
Les métropoles continueraient à concentrer les évolutions de population avec un sujet particulier lié à la montée en puissance des littoraux et en particulier du littoral atlantique.
L’étude fait apparaître, au-delà de la poursuite de la métropolisation, un desserrement des centres urbains dits denses c’est-à-dire le fait que nos concitoyens qui quitteraient les métropoles feraient le choix plutôt d’aller vers le périurbain que vers le rural.
L’étude montre également la bonne tenue des villes moyennes et des petites villes, notamment quant à la vitalité des marchés immobiliers de telle manière qu’elles bénéficieraient également de ce desserrement métropolitain.
J’avoue ne plus trop savoir après de telles publications quelle est la réalité du mouvement en cours dans notre société et serai très heureux de pouvoir bénéficier de vos regards et de vos analyses.
Par contre je partage assez, au regard de ce que je peux voir dans le département, l’analyse portant sur la deuxième partie de l’étude à savoir la question des profils des ménages rejoignant notre département et notre ruralité.
Il y a un effet post COVID 19 lié au télétravail mais aussi une logique de mobilité résidentielle liée aux ressources et à la possibilité de vivre plus aisément en milieu rural avec des revenus plus modestes.
Ceci n’est cependant pas tout à fait exact puisque il y a aussi le coût de la mobilité et en particulier le coût des trajets en voiture.
Au regard de l’importance de ces enjeux, je pense qu’il pourrait être intéressant pour l’association des maires du Tarn ou pour le conseil départemental de commanditer une étude plus spécifique portant sur le Tarn pour comprendre les mouvements en cours.