Désignation de Madame Bienaimé-Besse au CSA

Le mode de sélection pour un certain nombre de hautes fonctions, notamment pour les autorités indépendantes, relève de désignations par le Président de la République, le Président de l’Assemblée Nationale, le Président du Sénat et la confirmation à la majorité des 3/5ème par la commission ad’hoc des Assemblées concernées.

C’est dans ces conditions que nous avons été amenés à examiner en commission la désignation par le Président de Sénat de Madame Carole Bienaimé-Besse pour siéger au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA).

Quel est le rôle du CSA ?

Le CSA, composé de 7 membres, gère et attribue les fréquences destinées à la radio et la télévision, délivre les autorisations assorties de conventions. Il s’assure du respect par tous les opérateurs des lois, de la réglementation en vigueur, peut sanctionner, a un pouvoir de codécision de la nomination des présidents de France Télévisions ou de Radio France.

Il doit également veiller au respect de l’expression pluraliste, comme à la rigueur du traitement de l’information, à la protection des jeunes téléspectateurs etc…

« J’ai été interpelé par la violente polémique à l’encontre de Mme Bienaimé-Besse »

Le Sénat a confirmé par un vote assez large la désignation de Madame Bienaimé-Besse. Je vous joins ici sa petite note de présentation.

Cet exercice m’a interpellé par la violence de la polémique dont elle a été l’objet. Il s’agit d’une petite productrice de films indépendante, née à Haïti, ne disposant probablement pas de grands moyens financiers.

Elle a été exposée à des critiques très dures dans le milieu cinéma télévision se traduisant par des lettres anonymes dont nous avons été destinataires mettant en cause sa fiabilité à tenir ses engagements financiers dans sa petite société de production …

Les éléments qui m’ont été communiqués, même de manière anonyme, ne mettaient pas à mon sens en cause les compétences ou l’honorabilité, même si mon expérience professionnelle me conduisait à ne pas les sous-estimer.

« Une société où chacun devient juge de son prochain »

Je vous donne ces explications, dans le cadre du dialogue maintenant traditionnel que j’ai avec vous, pour souligner le changement complet des mentalités dans nos sociétés.

La transparence est totale, tout se remarque, tout point peut être mis en exergue et l’indulgence n’est pas connue des réseaux sociaux. Je me méfie d’une société où chacun devient juge de son prochain.

En même temps, il convient d’accepter cette règle du jeu , de respecter le mandat reçu qui aujourd’hui porte sur des idées, des actions mais aussi un savoir-être. Chacun doit être diligent, rigoureux et intègre.