Le Président Gérard Larcher m’a associé à la visite officielle en Grèce du 8 au 10 décembre, orientée autour de 3 thèmes.

Le premier était politique dans la logique de rapprochement entre la France et la Grèce. Nous avons été reçus par le Premier ministre Grec Monsieur Kyriakos Mitsotakis. Il dirige la Nouvelle Démocratie, parti qui dispose d’une majorité au Parlement Grec, la Voulli. Son père avait déjà été Premier ministre, sa tante ministre des affaires étrangères et également Maire d’Athènes. La famille Mitsotakis entretient des liens étroits avec la France et s’était établie à Paris durant la dictature des Colonels. Monsieur Mitsotakis, jeune Premier ministre, parle un Français parfait outre l’Allemand et l’Anglais. J’ai été surpris par sa connaissance approfondie  du fonctionnement de notre pays, de notre politique intérieure.

Le deuxième sujet était militaire. Nos deux pays ont signé un pacte dit stratégique en septembre dernier dont l’article 2 est considéré comme essentiel par les Grecs,  une assistance mutuelle au cas où l’un des deux pays serait attaqué.  Des éléments d’entraînement commun et d’inter-operabilité sont prévus entre les armées.

Cette garantie est importante pour les Grecs qui ont une inquiétude exceptionnelle au regard de la Turquie. L’achat par les Grecs de 3 frégates fabriquées par Naval Group et de 6 rafales supplémentaires s’inscrit dans la logique de ce partenariat. Le contrat concernant les 3 frégates a été signé le vendredi 10 décembre pendant notre présence. Le soutien de la France en 2020 au pire moment de la crise entre la Grèce et la Turquie en Méditerranée orientale a été très apprécié.

La population grecque a été également sensible au soutien apporté lors des incendies de l’été dernier dans l’île d’Eubée au cours desquels 150 sapeurs-pompiers français ont pu intervenir avec l’assistante de deux Canadairs. C’est le type de soutien qui peut paraître accessoire vu de France mais qui est très visible par les populations concernées.

Le troisième volet de la visite concernait les problèmes migratoires. La Grèce a vu passer en 2015 et 2016 1 500 000 migrants lors d’une crise d’une ampleur exceptionnelle pour le pays. La Grèce a été également mise à l’épreuve en 2020 lorsque les autorités Turques, suivant un modèle repris récemment en Biélorussie, ont poussé les migrants vers la Grèce le long du fleuve Evros.

Cette crise est maintenant derrière nous. J’y consacre un article spécifique à propos des questions migratoires.