Crise aviaire dans notre département

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J’ai participé avec la Chambre d’Agriculture, Monsieur le Préfet, la direction des services vétérinaires et mon collègue Thierry Carcenac à la réunion consacrée à la crise aviaire le lundi 5 décembre à la Chambre.

Quelques observations rapides : le virus H5N8 est un virus mondial documenté par les Coréens il y a 30 ans qui a connu un retour vers le milieu des années 1990 décrit par les Anglais et qui est aujourd’hui très présent sur l’ensemble des pays d’Europe du Nord et en Asie.

La crise n’est pas une crise franco-française. 

Le virus H5N8 n’a pas grand-chose à voir avec la crise de la fin de l’année dernière et de janvier 2016 ayant entraînée les mesures de biosécurité et le vide sanitaire.

Le virus actuel est beaucoup plus virulent et tue les animaux entre 4 et 5 jours. Il est extrêmement volatile, semble apprécier l’ensoleillement de nos après-midi.

L’infection d’un élevage à l’autre peut s’effectuer très rapidement comme l’a montré l’exemple d’Almayrac. 

L’enjeu a été d’endiguer le plus vite possible la progression de ces foyers qui concernent ou ont concerné 7 communes de notre département.

Il semblerait exister un consensus scientifique sur le fait que ce virus est diffusé par les oiseaux migrateurs.

Ce virus n’a aucun lien avec la qualité du travail de nos éleveurs ou avec la taille de leurs élevages.

Cela signifie aussi concrètement que le problème a changé de nature : les mesures de biosécurité ont été beaucoup moquées au début de l’année lorsqu’elles se sont appliquées à des petites basse-cours familiales.

Force est de constater que le virus H5N8 ne fait pas la différence entre les élevages très importants et la petite basse-cour familiale.  

Ceci conduit la Préfecture à rappeler aux mairies la demande d’identification des basses-cours sur leur territoire sans que la notion de visite systématique soit à ce stade nécessaire.

Un premier zonage a été établi le 3 octobre avec une zone de 3 kilomètres autour des foyers infectés de protection maximale et une seconde zone de surveillance de 10 kilomètres.

Les mesures sont des mesures de surveillance quotidienne des cheptels dans la première zone et bien sûr d’interdiction des transports d’animaux.

Ce zonage a été élargi par arrêté du 4 décembre.

Les éleveurs sont en souffrance.

Ceci concerne les élevages touchés mais aussi les 27 élevages de la zone de protection et les 25 élevages de la zone de surveillance.

Si, au départ, l’infection a été signalée dans des élevages de canards prêts à gaver, cela concerne maintenant tous les types d’élevage.

Concrètement, les éleveurs préfèreraient une mesure brutale d’abattage décidée par l’État avec indemnisation plutôt que l’incertitude actuelle.

La période est la plus mauvaise.

Les éleveurs qui gavent ne gavent plus qu’un jour sur deux pour tenter de retarder le moment où se posera la question de la commercialisation de leurs canards gras. Les producteurs de chapons expliquent que s’ils ne peuvent pas commercialiser d’ici Noël leur marchandise n’aura plus de valeur.

Il existait une grande angoisse au regard de l’incertitude sur ce qui pourra être fait ou non puisque l’arrêté préfectoral initial ne prévoyait pas de date limite et pour cause !

Une modification récente de l’arrêté a permis de débloquer la commercialisation dans les zones concernées compte tenu de l’amélioration de la situation transitoire.

Cette petite note en complément de ce que vous avez pu lire dans la presse invite finalement l’ensemble de nos collectivités à soutenir la demande de vigilance exprimée par les pouvoirs publics et à ne pas la limiter aux élevages professionnels.

J’ajouterai à titre personnel que cette nouvelle crise concerne des élevages qui sont souvent implantés sur des petites surfaces. Les agriculteurs ont fait le choix d’ateliers d’élevage pour dégager une valeur ajoutée plus importante sur de petites surfaces. Il s’agit d’exploitations qui n’ont en général pas de possibilité de reconversion.

La fin rapide de cette crise aviaire est un enjeu important pour notre département comme pour la plupart des départements du sud-ouest.