Le 7 juillet, suite à la communication de notre collègue Fabienne KELLER, notre commission a auditionné M. Pierre SELLAL, ambassadeur, représentant permanent de la France auprès de l’Union européenne (UE).

Je retiens de cette audition, riche, pédagogique et très instructive, les points suivants :

– le Brexit est une « amputation de l’Union européenne, à tous les niveaux. Si l’Europe n’en mourra pas, elle en sortira pour le moins différente. Mais si la France ou l’Allemagne devaient la quitter, l’Europe n’existerait plus.  » ;

– le camp du Brexit mesure déjà l’ampleur des dégâts à l’échelle nationale. On commence à prendre la mesure de la complexité des négociations à venir pour démanteler 43 ans de vie commune ;

– personne ne croit plus en un possible aspect « réversible » du référendum, un temps évoqué comme pouvant être interprété comme simplement « consultatif » ;

– le nouveau gouvernement britannique n’a pas de « plan B » qui définisse des objectifs et un nouveau statut à proposer aux partenaires européens ; Plus largement, ni Travaillistes ni Conservateurs ne sont aujourd’hui en mesure de définir les relations à nouer avec l’UE ;

– les hésitations et retards autour du déclenchement de l’article 50 s’expliquent en partie par le fait qu’une fois ce mécanisme de retrait engagé, le Royaume-Uni aura 2 ans pour négocier. À défaut d’accord à l’issue de ce délai, le droit de l’UE cessera automatiquement de s’appliquer. Les conséquences pourraient être très lourdes ;

– le droit européen correspondait fondamentalement aux intérêts britanniques : c’est ce qui était ressorti d’un audit mené il y a quelques années à la demande du gouvernement britannique… ;

– nous devrons veiller à ne pas être naïfs et empêcher les Britanniques de rompre l’unité des 27 ;

– nous devrons être fermes afin de ne pas laisser le Royaume-Uni choisir « à la carte », dans la logique du « pick and choose », ce qui l’intéresse dans l’UE.

Retrouvez ici le compte-rendu de l’audition de M. Pierre SELLAL, représentant permanent de la France auprès de l’Union européenne à Bruxelles, au cours de laquelle je suis également intervenu.

Enfin, vous trouverez ci-dessous une infographie rassemblant les différentes estimations de l’impact à long terme d’un « Brexit » sur le PIB du Royaume-Uni, réalisée par la commission des Finances du Sénat.