Installation du nouveau gouvernement allemand

Un nouvel accord de gouvernement a été conclu en Allemagne, fin novembre. Le social-démocrate Olaf Scholz va succéder à la Chancelière Angela Merkel, dans une alliance inédite avec les Verts et le parti libéral du FDP. Ces trois formations ont conclu un « contrat » de coalition intitulé « Oser plus de progrès. Alliance pour la liberté, la justice et la durabilité ».

Parmi les principales mesures annoncées par cette coalition, le retour à la rigueur budgétaire, la hausse du salaire minimum, la sortie anticipée du charbon à 2030 au lieu de 2038, la politique climatique ambitieuse, ou encore la légalisation du cannabis.

Le futur Chancelier a par ailleurs affirmé qu’une « Europe souveraine est la clé et c’est un devoir pour notre politique étrangère », s’engageant à la « rendre possible, la promouvoir et la faire progresser ».

La répartition des postes ministériels devrait s’établir comme suit : Les Verts devraient hériter de cinq ministères dont celui des Affaires étrangères et un ‘super-ministère’ regroupant l’Economie et la protection du climat.

Les sociaux-démocrates du SPD, qui ont remporté les élections fédérales devraient récupérer “trois gros portefeuilles détenus par les conservateurs (CDU-CSU) dans la ‘grande coalition’ sortante d’Angela Merkel : la Défense, l’Intérieur et la Santé, a annoncé Le Monde.

Le Ministère des Finances devrait échoir au patron des libéraux, Christian Lindner, qui prône une ligne orthodoxe sur les déficits publics. M. Lindner a l’intention de respecter la règle constitutionnelle allemande destinée à restreindre les déficits publics : “nous limiterons à partir de 2023 l’endettement à ce que permet le frein constitutionnel”, précise l’accord politique.

La rigueur budgétaire de mise

La coalition s’est mis d’accord pour certes augmenter les investissements dans les années à venir tout en maintenant le cadre actuel du « frein constitutionnel à l’endettement », qui limite à 0,35 % du PIB par an la possibilité de déficit public de l’Allemagne, hors circonstances exceptionnelles.

Ce mécanisme est actuellement suspendu à la suite de l’impact de la pandémie mais il est prévu de le réintroduire en 2023.

L’accord de coalition sur cet aspect budgétaire est probablement celui qui aura le plus de conséquences sur la politique nationale française. Le nouveau gouvernement allemand prévoit en effet que l’ensemble des pays européens revienne rapidement dans les termes du pacte européen, c’est à dire pas plus de 3% du PIB de déficit.

Ce sujet sera l’objet d’âpres négociations dès la fin de notre élection présidentielle. Je ne crois pas crédible un retour à un plafonnement de 3% dès 2023 pour notre pays mais tout le débat porte sur la durée de la phase d’atterrissage. Pour le moment notre gouvernement ne prévoit pas ce retour jusqu’à la fin du quinquennat 2022-2027.

La vérité devra à mon avis, entre 2023 et 2027, avec une progressivité nécessaire dans cet atterrissage.