Rencontre avec le Président de La Poste

J’ai rencontré ce 20 décembre, comme j’ai pu le faire déjà à diverses reprises, Philippe Wahl le Président de La Poste.

J’essaye de garder le contact tant la question du maillage postal comme celle des services sont importantes pour notre département.

Ce nouvel entretien a démarré sur des bases assez classiques et s’est poursuivi par des ouvertures.

Par des bases classiques, je fais référence à la situation de transformation exceptionnelle à laquelle doit faire face cette grande entreprise publique à laquelle nous sommes tous attachés : sa vocation était la distribution du courrier, or la lettre est en train de disparaître.

La chute du volume du courrier se poursuit avec -6,7 % en 2017 à comparer à -6 % attendue et la baisse prévisible pour 2018 serait d’un peu plus de 7 %. L’activité courrier représente encore 30 % de l’activité de La Poste avec un point d’atterrissage espéré à 20 %. La question reste cependant posée : est-ce que le courrier traditionnel ne risque pas de disparaître à un horizon de 10 ans ?

Ce sujet est dans la tête de chacun de nous comme de tous les agents de La Poste et en particulier des 70 000 facteurs. Les communes sont représentées au conseil d’administration de La Poste. L’administrateur désigné par l’Association des Maires de France est actuellement sa vice-présidente notre collègue Agnès Lebrun, maire de Morlaix.

Je voudrais évoquer dans ce bref compte rendu les ouvertures possibles.

Vis-à-vis du sujet principal , le rôle de La Poste dans la ruralité, l’orientation sera de plus en plus celle des services à la personne et en particulier aux personnes âgées (la Silver économie) : par exemple la distribution de repas ou la livraison -mise en service -entretien des matériels médicaux à domicile. Cette évolution des services prendra beaucoup de temps.

Le président de La Poste a insisté sur un autre métier possible vis-à-vis de la ruralité qui est celui du tiers de confiance numérique. Beaucoup de déclarations seront faites demain en ligne et en particulier les déclarations d’impôt sur la base d’un identifiant numérique. L’agent de la Poste ayant la capacité d’identifier physiquement les personnes pour éviter le risque des identifiants numériques aurait qualité afin d’établir les documents en direct sur la base des indications fournies par l’usager. Cette hypothèse de voir La Poste devenir un intermédiaire entre l’évolution numérique de notre pays et une partie de notre population me semble très intéressante. Je comprends l’évolution de la société vers une organisation plus numérique ou plus digitale.

Beaucoup de personnes aspirent à cette évolution et les jeunes générations n’y auront aucune difficulté. Il me semble cependant évident que pour des raisons sociales, culturelles, de langue, d’âge une partie importante de nos concitoyens (20 %, 30 %?) ne pourront s’adapter à ces changements.

L’idée de voir les agents de La Poste avec le potentiel de confiance qui leur est historiquement attaché venir accompagner ce mouvement me semble pour nos secteurs une hypothèse intéressante.

Vis-à-vis du monde plus urbain ,le président de La Poste a insisté sur son rôle possible en terme de logistique pour amener les colis dans les zones urbaines dans des conditions favorables sur le plan environnemental à travers des déplacements dits décarbonés. C’est un sujet que nous connaissons bien qui suppose de dégrouper à l’entrée des villes les colis pour regrouper à nouveau et permettre une distribution spécifique. J’avoue que je n’avais pas appréhendé l’ampleur du phénomène lié aux achats sur Internet qui conduiront, pour lui, à un doublement du volume de livraison dans les villes à 7 ans. Une autre organisation devra être mise en place et que la Poste voudrait en être le partenaire naturel.

Nous avons enfin évoqué la question des maisons de services au public. Il en existe 500 sur le plan national et un certain nombre sur notre département.

Ce modèle se cherche. Il est financé notamment par le fonds de péréquation postal.

Je n’avais plus en tête le mode de financement de ce fonds. Au titre de la fiscalité dite économique perçue aujourd’hui par nos intercommunalité (la CVAE), la Poste ne paie pas un montant équivalent à la réalité des bases qui devraient être imposables. Cette recette en moins pour les collectivités locales va alimenter ce fonds de péréquation.

La Poste suggère d’élargir l’assiette d’exonération pour augmenter les financements disponibles sur le fonds de péréquation en proposant d’élargir par exemple aux activités économiques qu’elle assure à travers la banque postale. Je ne me prononcerai pas sur l’opportunité de cette extension d’assiette mais vous invite à garder en mémoire que ce fonds de péréquation trouve son origine, même sous la forme originale d’une réduction de ressources, auprès des collectivités locales elles-mêmes.

En savoir plus sur Philippe Bonnecarrère, Député du Tarn

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