Conséquences du Brexit sur le secteur de la pêche

Le 9 mai 2017, j’ai présenté à mes collègues de la commission des affaires européennes un point d’étape sur les conséquences du « Brexit » pour l’avenir de la politique commune de la pêche.

Afin de nourrir mon travail sur le sujet, j’ai rencontré à Bruxelles le 28 avril dernier, en compagnie du Président de notre commission, le commissaire européen aux affaires maritimes et à la pêche. L’occasion de lui faire part des points sur lesquels nous sommes et demeurerons très vigilants.

L’enjeu du Brexit pour le secteur français de la pêche

L’ampleur des conséquences du Brexit pour le secteur de la pêche a été sous-estimée et suscite de vives inquiétudes, partout en France.

Le secteur de la pêche représente en France 48 000 emplois au total, dont 18 000 emplois directs, et pourrait être l’un des secteurs de l’économie française les plus affectés par le Brexit, même si les Pays-Bas et l’Irlande pourraient l’être davantage.

Dans une démarche conjointe avec les professionnels français de la pêche, qui nous ont sollicité en nous demandant de ne pas accepter de négociation séparée sur la pêche, nous avons soulevé 3 principaux points de vigilance : 

  • la question de l’accès aux eaux britanniques. Les eaux du Nord étant plus froides, donc plus poissonneuses, nos amis britanniques disposent d’un avantage dans ce domaine ;
  • les modalités futures du système des quotas de pêche fixés en 1983, dont le Royaume-Uni demandera sans aucun doute un réexamen. Lorsque ces quotas ont été établis, notre flotte de pêche comptait 10 000 bateaux, alors que la flotte espagnole n’en avait que 5 000. Aujourd’hui, la situation est inversée : du coup, les quotas actuels nous sont rétroactivement plutôt favorables. S’ils sont remis en cause, la situation risque d’être un peu plus compliquée ;
  • la gestion des ressources halieutiques, en particulier la pérennité du système de rendement maximal durable (RMD) auquel nos pêcheurs tiennent.

D’où la vigilance dont nous devons faire preuve afin d’éviter un « divorce conflictuel » qui pourrait saper la politique commune de la pêche, telle qu’elle a été construite depuis 1983. Les risques de conflits commerciaux ou de mesures douanières de rétorsion ne doivent pas être mésestimés. 

Nous devrons également veiller à respecter une logique globale, notamment pour préserver la ressource halieutique, sinon il en résulterait très rapidement une situation anarchique, préjudiciable à tous.