Nous pouvons être des gestionnaires Tarnais et nous intéresser au statut international de Paris : un touriste étranger arrivant à l’aéroport Paris Charles de Gaulle a le choix pour regagner la capitale entre prendre un taxi avec des délais importants ou emprunter la ligne B du RER ce qui ne lui donnera pas la meilleure image de notre pays.
Cette question est bien connue et depuis plus de 20 ans existe le projet de doter Roissy d’une liaison ferroviaire rapide (20 minutes contre 50 actuellement), directe et à haut niveau de service.
Accessoirement, le projet permettrait de solutionner la saturation des axes.
Comme souvent le temps presse car cette infrastructure peut peser dans la balance lorsque seront examinées les candidatures de Paris et de la France à l’organisation de Jeux Olympiques de 2024 et de l’exposition universelle de 2025. D’où la précipitation d’adopter un texte afin de mettre en œuvre une telle liaison.
Le Sénat a accepté le projet de loi présenté par le gouvernement le 7 novembre pour des motifs d’attractivité de la région parisienne mais surtout de rayonnement de la France.
Un tel projet résume cependant bien les contradictions de notre pays.
Compte tenu de l’endettement de la SNCF (48 milliards d’euros) avait été adoptée lors de la réforme ferroviaire du 4 août 2014 une « règle d’or » interdisant à la SNCF de recourir à de l’emprunt tant qu’elle n’avait pas retrouvé la maîtrise de son endettement.
Pour permettre à la SNCF d’intervenir sur le projet Charles de Gaulle Express, a peine 2 ans après la réforme ferroviaire, il faut commencer à déroger à cette « règle d’or » pour permettre à la SNCF de générer de l’endettement supplémentaire afin d’assurer sa contribution sur Charles de Gaulle Express.
D’autre part, les modalités de financement du projet lui-même ne sont pas abouties. Le gouvernement n’a pas indiqué quel pourrait être l’apport financier de l’État alors que manifestement le projet ne pourra pas s’autofinancer. Et enfin le gouvernement a annoncé que la probable redevance appliquée sur les billets d’avion pour les voyages empruntant l’aéroport de Roissy ne serait pas mise en œuvre avant la réalisation elle-même de l’ouvrage, soit dans son raisonnement en 2024.
Ceci revient à ne prévoir aucun autofinancement de l’opération qui finalement n’a aujourd’hui comme perspective qu’un emprunt par l’État ou un emprunt par la SNCF ou plutôt un emprunt partagé par les deux.
En résumé, c’est un sujet où manifestement tout reste à faire…