Rénovation du quartier de Lentajou à Gaillac

Élue depuis 2020 maire de la commune de Gaillac, rencontre avec Martine Souquet, au sujet de la rénovation du quartier de Lentajou, quartier dit prioritaire

Quel était votre diagnostic sur le quartier de Lentajou et quelles sont les solutions que vous avez souhaité mettre en œuvre ? 

Le diagnostic sur le quartier de Lentajou a mis en exergue plusieurs constats qui ont abouti à la décision d’engager une étude urbaine afin de définir un programme de rénovation urbaine et sociale du quartier :

  • Un des quartiers les plus anciens et les plus paupérisé de Tarn habitat (91% des locataires ont un revenu inférieur au plafond des ressources PLAI)
  • Un malaise social dans le quartier accompagné d’une forme de repli communautaire, l’isolement des femmes, le décrochage scolaire d’une partie des jeunes et le développement d’actes délictueux (incivilités, trafic de stupéfiants, violence)
  • Une image du quartier fortement dégradée, un quartier stigmatisé
  • La difficulté à diversifier la population avec un fort taux de refus et une demande de mutation importante

A l’issue de l’étude urbaine, et fort des retours du diagnostic réalisé avec les habitants, élus et partenaires (institutionnels et associatifs) se sont mis d’accord sur un programme de rénovation urbaine visant à améliorer la qualité des espaces et des logements, le cadre de vie et l’image du quartier:

  • Désenclavement et ouverture du quartier dans la Ville :


    • Suppression des rues en impasse et création notamment d’une voie transversale d’un bout à l’autre du quartier
    • Recomposition spatiale et notamment de la localisation des équipements : implantation de l’école en pignon de quartier (construction nouvelle), création d’une Maison pour Tous dans les locaux de l’ancienne école (rénovation), construction d’un city stade le long du mail de platane, aménagement d’une aire de jeux entre l’école, la future Maison pour Tous et le mail de platanes (à la croisée des flux piétons et des lieux de convivialité), relocalisation des jardins partagés dans un espace plus intime pour éviter les vis-à vis depuis les balcons d’immeubles.
    • Création d’une liaison piétonne entre le quartier et l’espace de loisirs de Pichery (MJC, Piscine, skate park, terrains de jeux, gymnase)


  • Amélioration du cadre de vie des habitants et de l’attractivité du quartier :


    • Rendre les logements plus attractifs pour attirer de nouveaux habitants (isolation thermique par l’extérieur, rénovation des façades, changement des menuiseries extérieures) par Tarn habitat.
    • Adapter les logements pour proposer une nouvelle gamme (séniors, standing) et favoriser la mixité : adaptation PMR de tous les logements en RDC, construction d’une extension du bâtiment A pour proposer une gamme de logements plus spacieux
    • Réorganiser et rendre confortables les déplacements tous modes (augmenter et structurer l’offre en stationnement, création d’un axe piéton/cycle traversant le quartier pour rejoindre la liaison piétonne inter-quartier dans le prolongement du mail ombragé de platanes, aménagement de trottoirs confortables et accessibles)
    • Aménager des espaces publics conviviaux et de qualité (aménagement d’une aire de jeux et d’un city stade, végétalisation du quartier (plantations de plus de 90 arbres et de près de 2500 arbustes et 6000 plantes vivaces), installation de bancs, de fontaines à boire, de corbeilles de propreté, d’un éclairage public performant, création d’un petit square (espace de convivialité plus intimiste). 

Rénover un quartier dit prioritaire vous a-t-il permis d’accéder à des procédures ou à des financements plus favorables ou à l’inverse tout projet dans un QPV entraîne-t-il des complexités ? 

  • Le projet est bien financé par l’Etat, La Région, le Département dans le cadre des dispositifs classiques. Il fera probablement l’objet de financements particuliers liés au positionnement en QPV notamment pour la Maison pour Tous dans le cadre du FEDER (financements fléchés QPV). Pour information, le projet est également financé par l’Agence de l’Eau Adour Garonne pour son exemplarité en matière de désimperméabilisation des sols (70% de subventions). 

Avez-vous pu réaliser un partenariat avec l’État, Tarn habitat et les autres collectivités ? 

Depuis son origine, ce projet est mené en co-maîtrise d’ouvrage avec Tarn Habitat et l’Agglomération Gaillac-Graulhet.

Également, les autres partenaires institutionnels (Etat, département, Région) ont été associés aux comités de pilotage du PRU.

Est-ce que votre exemple vous paraît reproductible dans notre département et êtes vous satisfaite de l’aménagement en cours de réalisation ?

Je pense que cet exemple, malgré la complexité de son organisation et la nécessaire démarche de transversalité, avec de la volonté politique et de la détermination, est tout à fait reproductible.

Et je suis tout à fait satisfaite et fière de l’aménagement en cours de réalisation pour le bien du quartier, des ses habitants et son ancrage dans la Ville de demain.