Edito / Février 2019

Depuis maintenant plusieurs semaines, le mouvement des Gilets Jaunes ne cesse de mettre à jour des problèmes anciens, dont le dénominateur commun est implacablement le « mal-être » de notre société.

Autant
dans mes éditos de ces derniers mois, j’ai fait part de ma compréhension des racines du mouvement, autant la persistance de manifestations sans idées directrices et basculant trop souvent dans la violence ne peut être acceptée. La critique du fonctionnement des institutions est normale. La critique de l’existence même des institutions est, quant à elle, délétère pour la démocratie.

Je suis très inquiet de la montée et de la banalisation de la violence en France, dans notre vie politique. Notre pays a besoin d’ordre public, de dialogue et de réformes. Il faut donner sa chance au Grand Débat actuel, aussi imparfait puisse-t-il être.

Les Français aiment éprouver les candidats à la Présidentielle avant de leur accorder leur confiance. François Mitterrand et Jacques Chirac, avec leurs échecs successifs, en ont été la preuve. Un jeune Président de 39 ans a échappé à cette règle et est aujourd’hui rattrapé, mis à l’épreuve. Il lui appartient de redonner du sens à son mandat, probablement de « prendre le dessus » sur la technocratie, avec l’humilité de celui qui est descendu du piédestal présidentiel pour partager les questions des Français.

La réponse qu’il donnera fin mars ou début avril ne pourra pas être seulement institutionnelle. Un référendum oblige à répondre par oui ou par non. C’est blanc ou noir. Or, à des problèmes complexes, les réponses peuvent parfois être simples mais, malheureusement, pas toujours. Le référendum (classique des articles 11 et 89 de la Constitution, partagé ou « citoyen ») est-il le vrai ami de la démocratie ou son faux ami ?

Je crois profondément que la démocratie participative ou directe peut compléter la démocratie représentative. Toutefois, elle ne peut pas la remplacer. Pour éclairer le débat, à un moment politique très particulier, il m’est apparu important de demander au Président du Sénat son point de vue et qu’il puisse par cette lettre l’exprimer aux Tarnais.