Interview du Président de la fédération ovine du Tarn

Trois questions à Jérôme Redoulès, président de la Fédération Départementale Ovine du Tarn pour présenter les problématiques de la fédération, son avis et les perspectives de l’élevage.

Quelle est à l’heure présente la situation dans le Tarn concernant le loup et quelles en sont les conséquences pour nos éleveurs ?

Les éleveurs qui ont été touchés subissent une épreuve à laquelle ils n’ont pas été préparés pour quelques uns et notamment pour les éleveurs qui ont un cheptel restreint, ils ont préféré arrêter leur petit élevage. Ce sont dans l’ensemble donc des éleveurs non professionnels. 

Pour ceux qui veulent résister aux attaques, ils essayent d’investir dans la protection des troupeaux, dans la réalisation de clôtures, dans l’acquisition de chiens mais ils sont contraints bien sûr à effectuer des avances financières. 

Avez-vous une opinion sur le nouveau plan loup annoncé par le gouvernement ?

Le premier point de satisfaction concernant ce plan, c’est d’avoir été entendu sur certaines de nos revendications dont la plus importante est de prendre beaucoup plus en compte les difficultés et la détresse des éleveurs. 

En ce qui concerne les mesures proposées, il convient de voir à l’usage même si pour le Tarn, département nouveau dans les attaques, il peut sembler que les choses soient plus favorables. Globalement, nous sommes satisfaits de cette prise en compte, je regrette simplement qu’il ait fallu attendre 30 ans pour faire bouger les lignes et j’ai bien peur que les loups aillent beaucoup plus vite que l’administration, tant et si bien que toute la France sera impactée !

Quelles sont les perspectives de l’élevage et en particulier de l’élevage ovin dans le Tarn ? Est-ce que nous pouvons espérer nous rapprocher de la fameuse souveraineté alimentaire ? 

Même si certains signes semblent être favorables, notamment les prix à la production, on constate une baisse du cheptel. Les nouveaux producteurs qui s’installent démarrent avec moins de 100 brebis alors que ceux qui cessent leurs activités avaient un troupeau de 300 brebis et donc il me semble parfaitement utopique de penser à l’autonomie de la consommation/production. 

Par ailleurs, lorsqu’un producteur arrête l’exploitation, celle-ci ne revient pas en production ovine. 

Une autre problématique que je souhaite soulever est la déconnexion des prix dans la distribution. Les distributeurs font leur marge sur les produits haut de gamme et par contre vendent les produits importés à prix coûtant. 

Par ailleurs, il faut souligner la baisse de pouvoir d’achat des ménages, surtout pour l’achat de produits haut de gamme, labellisés, bio, AOP, IGP etc : Nous constatons une baisse de l’ordre de 10 points de certains fromages !

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