C’est à l’occasion du Congrès des Maires que le CEVIPOF a présenté une enquête, réalisée en coopération avec l’AMF et à sa demande, dessinant le portrait et l’état d’esprit des maires.
Les 4 657 maires interrogés par l’enquête AMF-CEVIPOF expriment un sentiment général partagé entre résignation et incertitude au regard des prochaines échéances électorales de mars 2020.
À la question de savoir si les maires ont d’ores-et-déjà pris une décision vis-à-vis du renouvellement de leur candidature, un maire sur deux (50 %) indique vouloir abandonner son mandat de maire. Cette proportion atteint 55 % pour les maires des communes de moins de 500 habitants contre 28 % pour les communes de 5 à 10 000 habitants et 9 % pour les communes de plus de 30 000 habitants.
Les raisons invoquées par les maires sont multiples mais témoignent en priorité de difficultés de l’exercice du mandat puisque 71 % d’entre eux souhaitent se concentrer sur leur vie familiale et personnelle et 52 % considèrent avoir rempli leur devoir civique.
Ce résultat ne doit pas masquer un certain nombre d’insatisfactions ressenties par les maires dans l’évolution institutionnelle du maillage territorial. En effet, le rapport des maires aux regroupements intercommunaux suscite beaucoup d’irritation et un sentiment de « dépossession » de leur action publique locale. Ainsi 80 % d’entre eux considèrent que l’intercommunalité a beaucoup d’influence sur leur commune alors qu’ils ne sont que 25 % à penser que leur commune exerce une influence sur l’intercommunalité.
75 % des maires interrogés jugent de manière négative les changements introduits par la loi NOTRe et 68 % désapprouvent la réorganisation des services déconcentrés de l’État.
Enfin, l’enquête révèle que la République décentralisée des territoires est en panne alors que les maires restent les représentants politiques bénéficiant du niveau de confiance le plus élevé de la part des Français.