2016 : année noire pour l’agriculture française

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Les chiffres de l’économie agricole française pour l’année 2016 publiés par l’Assemblée permanente des Chambres d’agriculture viennent confirmer un constat relayé à plusieurs reprises par le Sénat : une forte érosion du revenu des agriculteurs et un secteur en crise profonde sur le plan humain, technique et économique depuis le début des années 2000.

Constatant l’insuffisance des réponses apportées jusqu’à présent par les pouvoirs publics (nationaux ou européens), l’étude fournit les principaux enseignements suivants :

  • une érosion des revenus des agriculteurs (-26% par rapport à 2015!) ;
  • du côté des productions végétales, les accidents climatiques (printemps pluvieux, sècheresse de juillet, grêles et épisodes de gel locaux) ont directement impacté l’activité viticole (volumes en baisse même si notre département a été plutôt préservé cette année) et les récoltes de céréales (baisse des volumes et des qualités), déjà confrontées à une offre mondiale abondante. Seuls les fruits échappent à ce constat ;
  • en matière de production laitière, l’étude confirme la situation critique du secteur, confronté à la sortie des quotas laitiers, 31 ans après leur mise en place, ouvrant la voie à une concurrence sur le marché européen (entre États membres et au sein même des filières nationales) dans un contexte de faible demande et d’offre pléthorique ;
  • le redressement du secteur de l’élevage porcin après deux années difficiles (2014 et 2015, conséquence de l’embargo russe, entre autres) ;
  • une stabilité des subventions agricoles avec l’entrée en « régime de croisière » des nouveaux dispositifs de la PAC, en attendant la prochaine réforme de 2020 ;
  • un recul de 30% du commerce extérieur agroalimentaire, pourtant l’un des points forts de l’économie française.

Les Chambres d’agriculture concluent en rappelant l’exigence d’une régulation des marchés agricoles et de propositions fermes dans le cadre de la future PAC 2020 en termes de lissage des prix ou de dispositifs assurantiels. Je ne crois pas vraiment à une régulation. Par contre je crois crédible les deux objectifs suivants.

Je vous invite à retrouver ici l’analyse synthétique (6 pages) menée par les Chambres d’agriculture sur l’économie agricole française pour l’année 2016.