Ancrage territorial de l’alimentation

Jeudi 19 mai, le Sénat a adopté en première lecture la proposition de loi visant à favoriser l’ancrage territorial de l’alimentation, dont l’examen avait été suspendu le 9 mars 2016 au terme des quatre heures dédiées à son examen.

Ce texte vise à faire de la restauration collective l’un des leviers de la « re-connexion » entre les actes de production et de consommation en alimentation locale dite durable. Il s’agit en quelque sorte de préparer l’alimentation de demain en stimulant la diversité et la richesse des produits locaux de qualité offerts par nos territoires.

Je vous avais présenté dans la lettre du mois de mars les mesures telles que proposées initialement par ce texte. À cette occasion, j’avais exprimé la conviction que le bon combat était celui des circuits courts, de la qualité et du caractère le plus sain de l’alimentation.

Afin d’atteindre cet objectif, le Sénat a sans hésitation voté la mesure « phare » de ce texte consistant à introduire dans la restauration collective 40% de produits locaux et de qualité à compter du 1er janvier 2020.

Le Sénat a par ailleurs tenu à clarifier les critères permettant aux acheteurs publics d’identifier les produits considérés comme relevant de l’alimentation durable :

– produits sous signe d’identification de la qualité et de l’origine (AOC, AOP, IGP, …) ;

– produits sous mentions valorisantes (« produit fermier », « produit de montagne », …) ;

– produits issus des circuits courts ;

– produits répondant à des critères de développement durable (notamment la saisonnalité).

– produits bio. 

L’idée est de laisser aux collectivités le choix du type et de la répartition des produits alimentaires durables auxquels elles auront recours via les circuits courts, en fonction des produits offerts par le tissu local.

Les produits  » bio  » font bien entendu partie des catégories précitées et font partie des 40 %. Mais « produits bio » ne signifie pas automatiquement « circuits courts d’approvisionnement alimentaire », d’où le choix de plusieurs critères pour améliorer la qualité de l’alimentation. Plutôt que de faire primer un type de produit local sur un autre, le Sénat a préféré laisser le choix aux collectivités.

Personnellement je crois qu’aucune collectivité n’est indifférente à ces questions, que nombre d’agriculteurs évoluent vers les circuits courts, les uns vers des circuits bio, les autres vers de l’agriculture dite raisonnée sans qu’un modèle doive être  » contraint ».

Nous avons et nous aurons demain plusieurs modèles d’agriculture.Il serait paradoxal que ceux qui s’élèvent contre l’agriculture dite industrielle pénalisent l’agriculteur qui choisit les circuits courts ou les politiques de qualité type label ou encore l’agriculture raisonnée !

Enfin, le texte prévoit d’étendre le dispositif « fait maison » aux restaurants collectifs qui s’impliquent dans la démarche.

Je vous invite à retrouver ici l’intégralité du texte adopté le 19 mai, en particulier son article 1er.

Le recours aux projets alimentaires territoriaux, prévu au 4ème alinéa de cet article 1er, est aussi une idée intéressante pour travailler sur les circuits courts.

Sauf posture idéologique, je ne comprendrai pas la poursuite de polémiques…


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