L’Europe affronte des crises multiples, interconnectées.
Qu’il s’agisse des difficultés économiques, de la crise migratoire, de la lutte contre le terrorisme, du Brexit, de la crise agricole … les mêmes phénomènes sont en action, les Etats n’arrivent plus à partager les solutions et à dégager une action commune, efficace.
Historiquement, la construction européenne reposait sur le couple franco-allemand. Celui-ci ne fonctionne plus : les points de vue sont différents, les situations économiques sont divergentes, les allemands ne nous comprennent plus.
L’Allemagne a un gouvernement de coalition entre les démocrates-chrétiens et les socio-démocrates et continue, même dans la tempête, à trouver des solutions de consensus. Nous n’y parvenons pas, pas plus que nous ne parvenons à nous réformer sur le plan économique.
Sans chercher à dramatiser, le dernier Conseil Européen m’a laissé un goût de cendres.
Nous n’avançons toujours pas sur la convergence des politiques économiques et notre pays s’éloigne de plus en plus des autres en matière de politique de l’emploi avec les piètres résultats que chacun connaît.
L’Allemagne a fait valider un accord avec la Turquie à l’issue de négociations dont elle n’a pas informé notre pays et sur des bases d’un double langage intenable. Nous avons certes besoin de la Turquie pour tenter de réguler les flux migratoires en provenance du Moyen-Orient, mais relancer une négociation sur son adhésion, qui n’a aucune chance d’aboutir, est totalement inexplicable vis-à-vis de nos compatriotes.
Si je devais résumer ce « coup de gueule » d’un européen convaincu, ce serait en énonçant que l’Europe est défaillante, que les pays commencent à se replier sur eux mêmes, ce qui est l’échec assuré. Il n’est pourtant de solutions qu’européennes… Ce que j’ai pu voir à Lampedusa le démontre encore.
Vous pouvez consulter ici, si vous le souhaitez, mon intervention en séance du mardi 15 mars dans le débat préalable à la réunion du Conseil des 17 et 18 mars.
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