La proportionnelle serait-elle une solution à nos problèmes ?

L’Assemblée n’a pas de majorité et notre pays n’a pas la culture du compromis. Que faire ? 

Beaucoup pensent à un changement de mode de scrutin et à l’adoption de la proportionnelle. 

Chacun, conscient dès le départ qu’il n’aura pas de majorité, serait conduit à intégrer dans sa démarche la nécessité de conclure des accords. 

Certes, changer le mode de scrutin est possible. Le général de Gaulle et Michel Debré n’avaient pas voulu constitutionnaliser le mode d’élection des députés. 

Il peut être changé à la majorité simple. J’avoue mon scepticisme. 

D’une part, je crois que le mal – l’individualisme et que le fait que chacun de nous soit devenu une société à lui seul avec sa propre grille d’informations, d’analyses – est profond. 

Il n’est pas simplement au Parlement mais dans l’ensemble de la société. 

Il n’y a pas une ou deux opinions mais une multitude. 

Ce n’est pas une tripartition comme on le dit souvent mais un archipel, chacun étant de plus en plus ancré dans son appréciation par la consultation de réseaux sociaux qui le confirment dans ses convictions. L’échange et la confrontation des points de vue ne sont plus l’habitude et j’en suis témoin tous les jours dans l’hémicycle. 

La difficulté de nouer des accords n’est pas liée au mode électoral. 

D’autre part, ce serait sans compter avec l’obsession présidentielle. Même avec la proportionnelle, nous serons vite rattrapés par les objectifs des Présidentiables ce qui dissuadera les groupes de passer un accord avec celui qui sera demain un concurrent. 

Enfin, si un jour, le choix allait à la proportionnelle, il en existe de nombreux modèles. La proportionnelle départementale s’imposerait à mon sens en ce qu’elle éviterait de redécouper toutes les circonscriptions. 

Il n’est en effet pas possible de créer une liste supplémentaire de députés élus par exemple sur une liste nationale à la proportionnelle. 

En effet, l’article 24 de notre Constitution prévoit depuis la révision de 2008 que l’Assemblée nationale comprend 577 députés au plus et le Sénat 348 sénateurs au plus. 

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