Les déserts médicaux encore

Cette question est très importante pour pratiquement tout le département.

Une foultitude de mesures ont été mises en place pour essayer d’améliorer les choses dans la couverture médicale de nos concitoyens.

 Tous les leviers possibles ont été activés tant au niveau national que local.

Je regrette de ne jamais avoir vu soit de la part du Gouvernement, soit de l’ARS, soit des syndicats médicaux une synthèse de tous les dispositifs existants pour tenter de résorber ce problème des déserts médicaux.

Sans prétendre établir un tel document exhaustif, je me limiterai à quelques observations :

1.    Le sujet des déserts médicaux n’est pas celui du nombre de médecins qui n’a jamais été aussi important en France mais celui du temps médical disponible.

Ce temps médical disponible a chuté en raison des évolutions sociologiques à la fois d’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle pour les médecins dans un contexte de très large féminisation, une modification de la répartition d’activités entre la médecine de ville et la médecine hospitalière, beaucoup de professionnels ayant également une activité dans ce secteur .

Enfin chacun connaît l’appétence des nouveaux médecins pour une activité en équipe plutôt qu’en individuel.

2.    Ceci entraîne par définition un maillage territorial plus faible d’autant que les médecins ont tendance à vouloir se rapprocher des autres services. Ceci a conduit à de nombreuses initiatives :

3.    Mieux organiser le parcours de soins pour éviter les rendez-vous inutiles ;

4.    Essayer de maintenir les médecins en activité le plus longtemps possible notamment à travers la possibilité d’exercer à la retraite y compris en ne contribuant plus au régime vieillesse ;

5.    En accordant aux professionnels médicaux des aides fiscales importantes ;

6.    En apportant des aides à l’installation pour certains territoires qui sont d’ailleurs souvent couplés à des aides locales ;

7.    En essayant de compenser au maximum ce temps médical disponible par des délégations d’actes avec l’arrivée d’infirmiers en pratique avancée, la vaccination par les pharmaciens, la délivrance de médicaments directement par le pharmacien dans un certain nombre de cas (exemple les cystites).

Bien entendu le nombre de médecins sera augmenté progressivement grâce à la suppression du numerus clausus qui a été remplacé par le numerus apertus même si les universités peinent à former plus dans un contexte où des conditions d’accès avec deux modalités, là où il n’y avait jadis qu’un seul concours, apparaissent probablement moins évidente pour les candidats.

Il y a encore donc un long chemin à faire pour faire évoluer les pratiques médicales avec un sujet tout particulier sur l’accès de nos jeunes aux facultés de médecine.

Je regrette que trop de jeunes aient encore le sentiment qu’il y a un plafond de verre au-dessus de leur tête qui ne les autorise pas à se lancer dans des études de médecine.

Philippe Bonnecarrère