Assemblée Générale de l’abeille Tarnaise

Cette Assemblée Générale s’est tenue le dimanche 6 mars à Burlats.

J’y suis généralement assez attentif sachant que l’Assemblée Générale n’avait pu se tenir en 2021.

J’y suis attentif pour deux raisons principales.

La première concerne le volet « abeilles, sentinelles de l’environnement ». Depuis des années, j’essaye de comprendre ce qui influe le plus la situation des abeilles entre le varroa, les méfaits du frelon asiatique, le changement climatique et en particulier l’augmentation de température, et enfin la question des pesticides.

C’est un vrai sujet de société : comprendre ce qui relève de la nature et ce qui relève du fait de l’homme. L’abeille est un bon indicateur de ces évolutions.

L’année 2021 n’a pas été une bonne année en terme de production de miel probablement à l’issue d’un hiver trop doux. 

La deuxième réponse tient au débat avec les responsables de notre syndicat départemental d’apiculture.

Ils s’interrogent légitimement sur la portée de la dérogation concernant l’utilisation des néonicotinoïdes sur la betterave, victime de la « jaunisse de la betterave ». Pour les producteurs de betteraves c’est un sujet majeur.

Pour les apiculteurs,  c’est le témoignage du fait que les pouvoirs publics choisissent une agriculture par rapport à une autre, la filière céréalière par rapport aux apiculteurs. Même s’il y a eu des précautions établies dans la mise en œuvre de cette dérogation, la préoccupation est légitime.

L’autre sujet qui tient à cœur à nos amis apiculteurs est la question de l’étiquetage, c’est à dire l’obligation qu’il y aurait de prévoir les origines géographiques du miel vendu en France en commençant par l’origine prépondérante puis la seconde puis la troisième etc…

Beaucoup des miels commercialisés en France sont en réalité des miels à prépondérance chinoise ou ukrainienne ou encore  espagnole.

Les règles européennes font qu’il n’est possible d’identifier les origines par pays que dans la mesure où celles-ci correspondent à des qualités spécifiques de miel.

En d’autres termes, s’il n’y a pas de différence entre un miel espagnol et un miel français, il n’est pas possible de mentionner ces éléments dans l’étiquetage.

C’est le problème bien connu dans le domaine du lait où Lactalis a fait un recours qui a été admis tant par la Cour du Justice de l’Union Européenne que par le Conseil d’État pour le même sujet.

Si le lait est irlandais ou allemand,  il n’est pas possible de le mentionner dans l’origine dans la mesure où il ne s’agit pas d’un élément technique spécifique quant aux qualités du lait.

C’est très difficile d’expliquer  que la règle de primauté du droit européen l’emporte sur la loi votée par le Parlement Français.

Plutôt que de nier ces difficultés j’ai pour pratique d’échanger directement avec les personnes concernées, sans aucune démagogie.

Pour terminer sur une note positive à l’occasion de cette assemblée générale, Monsieur Daniel Bonnafous qui a longtemps présidé ce syndicat a été mis à l’honneur à travers la remise de la médaille de chevalier du mérite agricole.