Depuis fin 2023, notre pays aurait dû revoir sa copie sur notre trajectoire énergétique.
Les malheurs de la dissolution et de la censure ont conduit à un examen durant ce mois de juin, sur la base d’une proposition d’origine sénatoriale.
C’est peu dire que les débats ont été chahutés au point que tous ceux qui soutenaient le texte ont été conduits à voter contre et ceux qui avaient prévu de voter pour ont voté contre mardi dernier.
Quel est le sujet ?
Il s’agit de fixer des objectifs pour la production d’énergie d’origine nucléaire, hydraulique et pour les diverses énergies renouvelables de type photovoltaïque, éolien, géothermie et autre méthanisation.
Personnellement je considérais le texte comme équilibré avec le maintien à plus de 60% d’une production d’énergie d’électricité d’origine nucléaire à 2030 et un mix de production d’électricité majoritairement nucléaire à horizon 2050.
Cela passe par un objectif de 27 Gw de capacité installée d’ici 2050, ce qui est un objectif ambitieux avec de nouveaux EPR ainsi que d’un format plus petit les SMR.
De même, des objectifs sont prévus pour la production d’énergies dites décarbonées ce qui intègre bien sûr le nucléaire mais aussi les autres énergies renouvelables.
Si je prends les chiffres de 2030, l’objectif était à 200 TWh pour les énergies renouvelables dont l’hydraulique et 360 TWh pour le nucléaire.
Les débats ont été à nouveau caricaturaux avec un côté de l’hémicycle ne voulant que du nucléaire et un autre côté refusant toute capacité nucléaire supplémentaire.
Je considère que la solution est pourtant bien d’avoir une prépondérance nucléaire sans se priver des énergies renouvelables pour ne pas mettre tous nos œufs énergétiques dans le même panier.
Tout ceci a abouti à un moratoire total sur l’éolien et le photovoltaïque lors du vote d’un amendement avec un rejet très large du texte global.
Ce débat montre bien les limites de ce que pourrait être une gestion par nos deux radicalités politiques.
Ne faire que des énergies renouvelables pour répondre aux besoins d’électricité supplémentaire demain tourne le dos à une énergie propre, le nucléaire, sans émission, qui donne un avantage compétitif à notre pays.
À l’inverse, imposer un moratoire sur le photovoltaïque et l’éolien, revient à “mettre par terre” ces deux filières qui représentent quelques dizaines de milliers d’emplois dans notre pays. Expliquer que le moratoire ferait baisser de moitié la facture d’électricité et le type même de la légende urbaine ! Cette promesse datant de la dernière élection présidentielle est dépourvue de toute crédibilité.
Je souhaite bon courage à mes collègues députés RN d’aller expliquer dans les cours de ferme que nos éleveurs doivent renoncer à mettre du photovoltaïque sur leur stabulation, leur bergerie, leur hangar pour ranger le matériel.